La méningite à méningocoques (Neisseria meningitidis)
Même avec un traitement approprié, la maladie peut être mortelle ou laisser des séquelles irréversibles
Neisseria meningitidis (méningocoque) est une importante cause de méningite bactérienne contagieuse—une maladie susceptible de causer la mort chez les nourrissons, les enfants et les jeunes adultes.
Manifestation clinique
La manifestation clinique la plus courante est la méningite aiguë caractérisée par une fièvre et des frissons, des céphalées, une raideur de nuque, des vomissements, une léthargie ou somnolence, ou des signes d’irritabilité. Ces symptômes peuvent se développer en quelques heures ou mettre un ou deux jours avant de se manifester, mais devraient toujours être considérés comme une urgence médicale. Dans certains cas plus rares, les patients présentent une septicémie à méningocoques (méningite fulminante) accompagnée par une fièvre très forte, une éruption purpurique, une défaillance des organes vitaux avec choc cardiovasculaire foudroyant. La septicémie méningococcique est mortelle dans la plupart des cas.
Diagnostic
Le diagnostic de la méningite à méningocoques est d’habitude établi par l’analyse d’un échantillon du liquide céphalorachidien obtenu lors d’une ponction lombaire, une technique qui consiste à insérer une aiguille dans le bas du dos entre les vertèbres lombaires L4 et L5 afin de prélever le liquide céphalorachidien là où il est facilement accessible. Si le diagnostic est confirmé, le patient est placé sous antibiotiques.
Morbidité et mortalité
En l’absence de traitement, le taux de mortalité peut dépasser 50%.
Malgré des soins appropriés,
- au moins 10% des patients décèdent généralement dans les 24 à 48 heures qui suivent l’apparition des premiers symptômes de la maladie;
- quelque 10% à 20% des survivants gardent des séquelles permanentes telles que retard mental, surdité, épilepsie ou autres troubles neurologiques.
Épidémiologie
On estime qu’entre 10% et 25% des gens sont porteurs de méningocoques dans l’arrière-gorge ou dans le nez en temps normal, mais ce pourcentage peut être beaucoup plus élevé en période épidémique. La plupart de ces porteurs restent en bonne santé et ne développent pas la maladie, mais dans certains cas les bactéries viennent à bout de la défense immunitaire de l’organisme, envahissent le corps et créent une infection.
La méningococcie est présente dans tous les pays de manière endémique, principalement chez les enfants de moins de 5 ans, avec un taux d’attaque annuel variant entre 1 et 3 cas pour 100 000 habitants.
Principales épidémies de méningite à méningocoques, 1971-1995. Source: Lutte contre les épidémies de méningite à méningocoque. Guide Pratique OMS, 2è édition, WHO/EMC/BAC/98.3, Genève, OMS, 1998 |
Comme cette carte l’indique, certains pays, dont la plupart sont en voie de développement, souffrent d’épidémies de méningite occasionnelles ou répétées. Les principaux groupes de méningocoques sont les groupes A, B, C, W135 et Y. Si les groupes B et C sont responsables de la majorité des cas de méningite en Europe et dans les Amériques, le groupe A occasionne des épidémies mortelles et explosives dans ce que l’on appelle la ceinture africaine de la méningite. Les méningites à méningocoques en Asie sont aussi d’habitude imputées au groupe A.