Coût des campagnes réactives
Une campagne de vaccination réactive coûte cher et n’offre pas de protection à long terme
En 2009, les campagnes de vaccination réactive par des vaccins polyosidiques au Niger et au Nigeria ont ciblé 7 millions de personnes et ont coûté environ 15 millions USD. L’immunité ne durant que deux ou trois ans, les pays se verront rapidement dans l’obligation de répéter la vaccination. |
Une campagne de vaccination réactive ciblant un million de personnes coûte approximativement 2 millions USD. En cas de campagnes multiples menées simultanément dans différents pays, les coûts cumulés augmentent rapidement. Par exemple, entre 1999 et 2003, les sept pays dits hyperendémiques (Burkina Faso, Tchad, Éthiopie, Mali, Niger, les neufs états du nord du Nigeria et le Soudan) ont acheté plus de 109 millions de doses de vaccin polyosidique bivalent A/C. Sur la même période, d’autres pays africains ont acheté 45 millions de doses supplémentaires. En fait, de 1999 à 2003, les pays hyperendémiques ont acheté suffisamment de vaccins polyosidiques pour vacciner la moitié de leur population à risque. Le Burkina Faso, le Mali et le Niger ont acheté à eux seuls 32 millions de doses de vaccin polyosidique pendant cette période, ce qui représentait plus que la population totale combinée estimée des personnes âgées de 1 à 29 ans.
L'épidémie de 2007 au Burkina Faso en chiffres (14 premières semaines de l'année):
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Avec un coût moyen estimé en 2000 à 0,55 USD par dose de vaccin polyosidique, cela signifie que les pays hyperendémiques et/ou les donateurs ont dépensé 60 millions USD rien que pour l’achat du vaccin polyosidique antiméningococcique. Si on ajoute les coûts de distribution des vaccins, on estime que 160 millions USD ont été dépensés pour contrôler l’épidémie de méningite. Cette dépense disproportionnée pour combattre l’épidémie de méningite a largement grevé les budgets consacrés à la santé des pays de la ceinture de la méningite.
Et malgré ces investissements, l’épidémie perdure. En 2006, près de 90% des districts du Burkina Faso ont connu une épidémie de méningite, malgré une couverture vaccinale élevée sur les cinq dernières années, assurée par des vaccins polyosidiques antiméningococciques.
Supprimer l’achat et la distribution du vaccin polyosidique antiméningococcique profite aux budgets consacrés aux soins de santé en éliminant un poste au coût élevé. Ces fonds peuvent être reprogrammés pour renforcer d’autres initiatives de santé prioritaires, telles que les vaccinations de routine, la prévention et le contrôle de la malaria, ou les interventions de soins maternels et infantiles.