Les essais cliniques
Des essais cliniques rigoureux sur le terrain sont essentiels au développement d’un vaccin sûr et efficace
Les essais cliniques sont une étape critique du développement d’un vaccin. Les essais cliniques des vaccins évaluent principalement l’innocuité d’un nouveau vaccin, son aptitude à induire une réponse immunitaire et son efficacité sur des sujets humains. Les essais peuvent aussi permettre d’évaluer comment intégrer au mieux le vaccin dans les systèmes de soins de santé existants, par exemple des programmes nationaux de vaccination.
Le MVP coordonne les essais vaccinaux avec de nombreux partenaires en respectant les normes internationales scientifiques et éthiques les plus pointues, notamment la dernière version des directives de bonnes pratiques cliniques de la Conférence Internationale sur l’Harmonisation (ICH) et la Déclaration d’Helsinki (pdf externe, 117 kb).
En savoir plus sur le processus d’analyse scientifique et éthique utilisé dans les études cliniques du MVP.
Les essais cliniques vaccinaux comportent généralement quatre phases. Les essais ont un objectif différent à chaque phase et aident les scientifiques à répondre à différentes questions, mais il est possible de recouper plusieurs phases dans une seule étude, comme par exemple une étude de phase 2/3.
Phase 1
Les essais cliniques de phase 1 sont principalement conçus pour évaluer l’innocuité et la tolérance du vaccin chez les humains. Les essais de phase 1 n’ont pas pour objectif primaire d’évaluer l’efficacité, mais ils peuvent être utilisés pour évaluer l’aptitude d’un vaccin à produire une réponse immunitaire et déterminer une plage de doses appropriée. Ces premiers essais impliquent généralement 20 à 80 sujets, qui peuvent être des volontaires sains, et peuvent durer jusqu’à une année.
- L’essai de phase 1 du MVP, PsA-TT-001, s’est déroulé en Inde en 2005-2006 sur 74 adultes volontaires. En savoir plus sur PsA-TT-001.
Phase 2
Les essais cliniques de phase 2 sont principalement conçus pour recueillir des données d’efficacité et d’immunogénicité sur le vaccin, et pour mieux évaluer son innocuité et sa tolérance. Les essais de phase 2 impliquent généralement plusieurs centaines de volontaires, qui sont suivis pendant deux ans ou plus.
- Le premier essai de phase 2 du MVP, PsA-TT-002, s’est déroulé au Mali et en Gambie, sur 601 sujets âgés de 12 à 23 mois, en 2006-2009. En savoir plus sur PsA-TT-002.
- Le second essai de phase 2 du MVP, PsA-TT-004, s'est déroulé au Ghana, chez 1 200 nourrissons âgés de 14 à 18 semaines, en 2008-2012. En savoir plus sur PsA-TT-004.
Phase 3
Les essais cliniques de phase 3 ont généralement l’efficacité et l’immunogénicité comme paramètres principaux, mais ils servent aussi à confirmer la tolérance et l’innocuité du vaccin à grande échelle (de plusieurs centaines à plusieurs milliers de participants).
- Le MVP a lancé deux essais de phase 2/3 en 2007. Un total de 909 sujets âgés de 2 à 29 ans ont participé à l’étude PsA-TT-003 au Mali, au Sénégal et en Gambie alors que 345 enfants âgés de 2 à 10 ans ont participé à l’étude PsA-TT-003a en Inde. En savoir plus sur PsA-TT-003 et PsA-TT-003a.
- Le premier essai de phase 3 du MVP, PsA-TT-005, s’est déroulé in Inde chez 830 participants âgés de 5 à 10 ans. Le second essai de phase 3 du MVP, PsA-TT-006, s’est déroulé chez 6 000 participants âgés de 1 à 29 ans au Mali. Le troisième essai de phase 3, PsA-TT-007, était la dernière étude clinique du MVP. Il s'est déroulé chez 1 500 participants âgés de 9 à 12 mois au Mali. En savoir plus sur PsA-TT-00, PsA-TT-006 et PsA-TT-007.
Si les résultats de phase 3 confirment l’innocuité, l’immunogénicité et l’efficacité du vaccin, le fabricant dépose auprès des organismes de réglementation une demande d’autorisation de mise sur le marché du produit.
Il convient de noter que dans certains cas, des vaccins peuvent être mis sur le marché sans étude d’efficacité de phase 3. En 1999 par exemple, les organismes britanniques de réglementation ont accordé une autorisation de mise sur le marché pour trois vaccins antiméningococciques conjugués du groupe C sur la base des données d’innocuité et d’immunogénicité, sans que soit réalisée l’étude d’efficacité de phase 3. Plus récemment, en 2005, un vaccin antiméningococcique conjugué tétravalent (Menactra®) a reçu l’autorisation de mise sur le marché aux États-Unis sur la base du fait qu’il n’était pas inférieur à un vaccin antiméningococcique polyosidique en matière d’immunogénicité et d’innocuité. C’est la stratégie qui a été suivie pour MenAfriVac®, le vaccin antiméningococcique conjugué A: Serum Institute of India Ltd a déposé à l’été 2009 une demande d’autorisation de mise sur le marché qui reposait sur les données d’innocuité et d’immunogénicité découlant des études de phase 1, phase 2 et phase 2/3.
Phase 4
Les essais cliniques de phase 4, également appelés «études de surveillance suivant la mise sur le marché», sont conduits après que le vaccin est commercialisé. Elles permettent de recueillir des informations sur les manifestations indésirables graves et effets secondaires non détectés au cours des phases 1, 2 et 3, et sur les effets du vaccin sur différentes populations, à savoir la protection conférée aux personnes vaccinées (effet direct) et non vaccinées (effet indirect), mais aussi à la communauté dans son ensemble (immunité de groupe). Les études de phase 4 examinent la durée de protection et l’efficacité du vaccin et cherchent à connaître son efficacité («effectiveness») dans les situations réelles par rapport à son efficacité lors des essais cliniques («efficacy»). Les études de phase 4 peuvent durer quatre à six ans.
Trois études d’innocuité menées durant l’automne 2010 après l’utilisation sur le terrain de quelque 1,1 million de doses de MenAfriVac® n’ont identifié aucun problème de sécurité avec le vaccin, et les données de surveillance recueillies après l’introduction officielle du vaccin en décembre 2010 en Afrique continuent d’indiquer que le vaccin est sans danger et très efficace.